Figure Libre

 

Intervenants:
Stéphane Sautour/ artiste plasticien, Pierre Antoine/ photographe

Chargée de projet:
Florise Pagès

 

Objectifs :
Sollicité par le département de la Seine-Saint-Denis, F93 a imaginé un projet autour de la rencontre entre un artiste, la collection d’art contemporain de Seine-Saint-Denis, et un public d’adultes sourds et malentendants regroupés par le SAMSAH. L’objectif était de construire des échanges autour d’une sélection d’œuvres que les participants allaient pouvoir côtoyer dans de conditions proches de celles d’un stock ( où l’on manipule les œuvres, on les dispose sur des tables librement, on les ausculte, on les met au contact les unes des autres), en s’affranchissant des règles de bonne conduite auxquelles nous astreint habituellement une exposition, pour profiter d’un contact intime avec la matière, et voir comment lui prêter des discours.

Ateliers:
Premier rendez-vous
Pendant les 4 première séances, le groupe a pu aborder les œuvres du point de vue de la description simple, comme pour mener une enquête en décrivant une énumération de détails concrets : quel format, quelles couleurs, quelles matières ou matériaux, quelle manière d’être dans l’espace... ? Chaque occurrence était un prétexte pour l’intervenant de rebondir sur le contexte de l’œuvre, son auteur, de l’inscrire dans l’histoire de l’art et convoquer d’autres œuvres, pour enrichir la conversation et procurer des éléments de comparaison au groupe. Ces descriptions neutres ont permis de libérer la parole sans opérer de discrimination, et de se familiariser avec ces objets originaux.

Mise en scène des gestes
Une seconde phase a alors consisté à produire des attentions particulières sur les formes générées par la traduction. En effet, le langage des signes requis pour échanger a vite constitué un socle visuel sur lequel prendre appui pour parler des œuvres. L’écart produit par la traduction, par les transferts, a ouvert la voie à un autre type de conversation sur ces mêmes œuvres : le groupe, avec l’aide des interprètes, a cherché à tisser des connexions inédites entre un signe utilisé (et son origine culturelle) et l’œuvre à laquelle il faisait référence. Chacun était amené à suivre une pérégrination linguistique et imagée pour faire autant de détours que possible à propos de l’œuvre, ou un ensemble d’œuvres. Un photographe a documenté les échanges du groupe, offrant ainsi une série d’images reprenant les discussions. Le groupe a alors pu re-regarder, re-découvrir et chercher à décrypter à nouveau les séquences de gestes photographiées, et les traduire encore une fois. Toutes ces couches de discussions ont ainsi épaissi les descriptions des œuvres et sont devenues le matériau complexe de l’archive du projet, racontant les moments passés en atelier, en donnant à voir la multiplicité des entrées possibles pour rencontrer les œuvres.
En parallèle de ces discussions, le groupe était en permanence invité à déplacer les œuvres, les déballer/remballer, à les confronter physiquement, les rassembler, et même les monter avec l’aide du régisseur. Ces manipulations visaient à constamment bouger le point de vue porté sur les pièces.

Que va-t-on raconter ?
Enfin, un temps de sélection des images d’archives, des œuvres aussi, a été nécessaire pour que le groupe détermine le contenu de l’exposition finale, et soit en accord avec ce qui allait être raconté à travers celle-ci. Il fallait trouver ensemble un moyen de mettre les archives dans un rapport d’égalité avec les œuvres. Le groupe s’est rendu sur le lieu d’exposition pour aborder avec l’artiste le déploiement des œuvres dans l’espace, ce que cela impliquait pour l’œuvre, pour le visiteur, ou encore quels éléments de médiation fallait-il mettre en place.

Partager :
Les 17, 18 et 19 juin, les œuvres sur lesquelles le groupe s’est penché pendant les ateliers sont présentées dans la salle des Instants Chavirés, en vis à vis des photographies prise lors des séances de travail autour de ces mêmes œuvres. Les documents et les œuvres proposent ainsi une déambulation dans les échanges et les images du projet. Les membres du groupe, présents lors du vernissage, ont pu apporter leur témoignage sur l’expérience et prolonger les interactions avec les œuvres et avec le public.

Remerciements : à Nathalie Lafforgue pour avoir mis à disposition les œuvres de la Collection départementale d’Art Contemporain de la Seine-Saint-Denis, à Guillaume Constantin des Instants Chavirés pour avoir accueilli l’exposition finale, aux interfaces d’ARIS pour leur participation et leur aide précieuse.

 

Sortie :
- Les Instants Chavirés, Montreuil

Structures participantes :
- SAMSAH 93
- SAMSAH 77

 

Photos: PIERRE ANTOINE

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LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.