Le métier de modèle

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

 

Intervenant-e-s:
MATHILDE BAN, AMAL ELFIDHA, FRANçOIS BONTEMS, THOMAS VIAL/ VIROLOGUES à L'institut PASTEUR. Anouk LEJcZYK / AUTRICE.

Chargée de projet:
FLORISE PAGÈS

 

Objectifs:
Ce projet visait a projeter les élèves dans le phénomène « épidémie » : pour quelles raisons une maladie a-t-elle émergé́, en tel lieu et à tel moment, comment s’est-elle diffusée ? Il s’agissait ensuite pour eux de concevoir des hypothèses tangibles de virus, puis d’en visualiser la circulation en jouant d’une série de paramètres, avec des logiciels de modélisation. 

Atelier :
VIH, SRASS…
En guise d’introduction à l’épidémiologie, les intervenants ont brossé un tableau plutôt historique des cas d’épidémies les plus connus, sous forme de jeux d’enquêtes et quizz : les élèves devaient par exemple trouver la source de l’épidémie de Choléra de Londres, distinguer les pathogènes responsables, découvrir les grandes figures telles que Pasteur ou Snow, comprendre la distinction entre épidémie et pandémie, et par la même occasion comparer l’évolution des instruments et méthodes de la recherche à l’œuvre entre hier et aujourd’hui. Ce fut l’occasion de dresser le portrait d’une épidémie et de faire un premier point sur ce que l’on sait / ne sait pas, avec dessins, images au microscope et textes littéraires à l’appui. Un parallèle avec le Covid19, dont les classes ont fait récemment l’expérience, permettait de mettre en évidence les implications sur le quotidien de tels phénomènes.

Situations tangibles
Par groupes, les élèves ont ensuite commencé à entrer plus dans le détail du sujet, (l’infection d’une cellule hôte, la multiplication, la mutation…), tout en démarrant l’exercice qui consistait à inventer une épidémie plausible. Nourris des ressources dispensées par l’intervenant, ils ont choisi un pathogène infectieux (virus, bactérie, parasites…) qui allait lancer leur épidémie fictive, ont défini un lieu et un foyer, un moyen de transmission et des vecteurs, puis un nom pour cette nouvelle maladie, ont présenté leur concept d’émergence aux autres et affiné leur histoire suite aux premières remarques. Des tests de visualisations par le biais de simulations simples ont alors permis d’intégrer des paramètres supplémentaires à prendre en compte (nombre d’individus sains, infectés, temps de guérison, taux de mortalité, individus confinés…) et d’en voir les impacts. Des jeux de plateaux ou jeux vidéo ont également servi pour tester des épidémies et comprendre ce qui les rendaient plus ou moins agressives (symptômes, temps d’incubation…), tout comme des séries télévisées récentes sur ce thème ont pu être discutées à titre d’exemples, toujours en complément des données scientifiques. Chaque occasion venait redistribuer les cartes des épidémies imaginées par les groupes et rouvrir le champ des possibles de leur récit.

J+1, J+2, J+3…
Les
épidémies des classes, sont toutes devenues pandémies mondiales, aussi la question de savoir comment lutter contre elles et éliminer ces agents pathogènes est enfin survenue : tout en s’appuyant sur l’analyse de données et d’antécédents, les groupes ont passé en revue les moyens et mesures à disposition (vaccins, antibiotiques, antiviraux) et immunisation, les interventions politiques et sanitaires (confinement, distribution d’eau potable, production vaccins, fermeture de lieux, gestes barrières, dépistages…). Avec l’intervenant, les élèves se sont interrogés sur les effets de la mondialisation et de nos comportements sur les épidémies. Les nombreuses questions soulevées ont balisé l’avancée de leur scénario et validé ou non leurs hypothèses. Enfin, une autrice était invitée dans chaque classe pour recueillir les éléments de l’épidémie et la retranscrire sous forme de texte de fiction. Des questions d’ordre plus sensible et personnel venaient donner chair au récit en ajoutant des sensations, des odeurs, des couleurs, des sentiments… Un dernier aller-retour entre l’autrice et la classe a consisté pour les élèves à annoter le vocabulaire propre aux épidémies pour en donner des définitions courtes visant à replacer le récit dans son contexte scientifique, tout en donnant des clés de lecture.

Partager :
En fin d’année, les trois classes ont reçu l’ensemble des textes édités et illustrés par des images provenant des laboratoires de l’Institut Pasteur. Certains élèves ont pu présenter ce projet à l’oral de 3è, d’autres l’ont présenté aux parents et autres classes au collège. L’Institut Pasteur et les laboratoires des intervenants les ont également diffusés sur leurs réseaux.

Remerciements : à l’Institut Pasteur à Paris pour avoir permis la visite du musée Pasteur aux classes participantes et avoir mis à disposition à titre grâcieux les visuels imprimés sur les dépliants.

 

 

Sorties :
- Musée et Institut Pasteur, Paris
- Exposition « Face aux épidémies » aux Archives Nationales, Paris
- Exposition « Exposé-e-s » au Palais de Tokyo, Paris
- Les Étincelles - Palais de la découverte éphémère, Paris

Collèges :
- Classe de 3è7 du Collège Lucie Aubrac à Livry-Gargan
- Classe de 4è du Collège International à Noisy-le-Grand
- Classe de 3è C du Collège La Courtille à Saint-Denis

 

 

Design graphique: Sébastien Souchon

Le métier de modèle
Le métier de modèle
Le métier de modèle
Le métier de modèle
Le métier de modèle

LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.