Les traces du cinéma
Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.
Intervenant-e-s:
ARCHÉOLOGUES du contemporain
Chargé de projet:
Mathieu Marion
Atelier
Objectif :
Une salle de cinéma, préservée dans son état d’origine depuis 1976, émerge aujourd’hui comme un élément patrimonial de la ville de Drancy. Les élèves, accompagnés par un archéologue du contemporain, auront à pénétrer ce lieu unique pour reconstituer son vécu et son fonctionnement. Ils nourriront ce travail par la rencontre avec des témoins (projectionnistes, spectateurs ayant fréquenté le cinéma...) mais aussi par l’étude de la pratique du cinéma argentique et du passé cinématographique de la Seine-Saint-Denis.
Archéologie du quoi ?
L’archéologie possède un certain imaginaire : déterrer des ossements, exhumer des tombeaux égyptiens… Dans un premier temps, l’intervenant ouvrira l’horizon des collégiens afin de les amener sur le terrain du contemporain : Quels vestiges méritent d'être exhumés ? Où placer le curseur de la notion même de vestige ? La classe appréhende les enjeux d’une archéologie du présent. A l’issue de cette phase inaugurale les élèves découvrent leur terrain de jeu, un cinéma, « le Lynx », fermé depuis 1976 qu’il va falloir explorer.
Première exploration
Un très riche fonds d’archives sur le cinéma est remis aux élèves. Avant de pénétrer dans la salle, la classe plonge dans cette matière : plans de la salle, photographies du lieu, archéologie de son architecture, coupures de presse ou cartes postales de l’époque sont étudiés, observés finement et analysés. Ce moment permettra au groupe de se préparer à la visite, mais aussi de replacer ces éléments dans un contexte plus large, celui du patrimoine cinématographique de l’époque.
Notre cinéma
Lors d’une demi-journée d’étude in situ, répartis en groupes, les élèves vont se livrer à un patient travail d’inventaire et de relevé : la salle du cinéma et les objets qui la composent, la cabine de projection, le hall d’accueil… sont décrits de la manière la plus précise possible. Il va s’agir de collecter, de noter une série de traces matérielles pour les classer, les comparer et les comprendre. Autant d'indices - des plus visibles aux plus infimes - qui permettent aux élèves de remonter le temps.
Rendre vivant
De retour au collège, il va s’agir pour les élèves de nourrir leur compréhension des lieux et des restes matériels découverts et analysés grâce à la mémoire des gens qui ont vécu, travaillé ou plus simplement fréquenté ce cinéma. Ces moments de rencontre organisés sous forme d’interview sont enregistrés afin de « rendre plus vivant » cette enquête, de rendre plus sensible l’histoire singulière du cinéma le Lynx. Ces témoignages viendront également compléter le regard des élèves sur le patrimoine de leur ville et l’évolution de celui-ci. Racontant à la fois la des évolutions techniques, mais aussi la vie quotidienne d’une époque.
Cette page accueille les dessins du designer Pierre Charpin.