Intervenant-e-s:
MATHILDE BENNETT, LUDIVINE ZAMBON / ARTISTES
Chargée de projet:
FLORISE PAGèS
Atelier
Objectifs :
Cette démarche a mis l’accent sur la performance, en s’inspirant du programme « Art by telephone ». Durant l’année, deux classes ont inventé un ensemble d’instructions et de directives détaillant comment une performance artistique devait être exécutée en direct. Après avoir testé le résultat espéré́ au collège, les instructions finales ont été enregistrées vocalement puis adressées à l’autre classe participante. Une fois ces protocoles reçus, chaque classe a mis au point la performance ainsi confiée. Enfin, une représentation dans un lieu partenaire a permis aux élèves de découvrir la mise en forme et l’interprétation de leurs propositions.
Museum of contemporary art, Chicago, 1969.
Une présentation de l’événement « Art by telephone » et des codes et formes de la performance, à travers l’histoire de l’art, a d’abord permis aux classes de s’accoutumer à cette pratique parfois déroutante. Les élèves se sont appuyés sur divers ouvrages et travaux d’artistes sélectionnés par les intervenantes plasticiennes, pour s’exercer à interpréter des instructions données : exécuter des dessins selon des contraintes, déclamer un texte en se déplaçant, peindre avec des objets…etc Un réseau de principes clés a alors émergé tel que le caractère éphémère de la performance, la présence ou l’activation du corps, la relation au public, une durée d’exécution variable selon chacun…Et les élèves ont pu confectionné une sorte de répertoire des possibles, à reprendre par la suite.
Dial a poem
Les groupes sont alors passé à l’élaboration d’une performance commune. Guidés par les intervenantes, ils se sont demandés s’il faudrait transmettre un message ou une visée purement esthétique, si tout se passerait pendant la restitution ou aussi en dehors, si celle-ci relèverait de la danse, du son ou de la poésie, s’il faudrait fabriquer des choses ou en rapporter, solliciter d’autres personnes ? Plusieurs idées ont été testées avant d’arbitrer ; les élèves ont en effet expérimenté des matières, argiles, cartons, encres et peintures, tissus, qui les mettaient en mouvement de manière inhabituelle. Outre le contenu, les classes se sont interrogées sur la formulation de leur consigne, et ont imaginé des phrases et bouts de textes qu’il leur fallait rendre « artistiques », d’une façon ou d’une autre. Une fois l’écriture achevée, les instructions furent transmises à l’autre classe participante.
A chacun son rituel
Chaque classe a donc reçu les consignes imaginées par l’autre classe pour elle, et très vite les élèves ont confronté leurs interprétations et les modes opératoires envisageables : s’ils devaient performer une action avec une oreille, allaient-ils par exemple en fabriquer une, ou mobiliser leur propre corps ? Est-ce qu’utiliser des machines pour dessiner signifiait guider les machines ou bien les laisser faire toutes seules ? Et avec quels types d’objets du quotidien les fabriqueraient-ils ? En réfléchissant à une mise en espace, aux poches d’improvisation possibles tout en respectant la consigne, à ce qu’ils pouvaient mobiliser, les élèves ont rassemblé l’ensemble des ressources nécessaires à l’expérience, et se sont répartis les rôles selon les actions. Avec l’accompagnement constant des intervenantes qui les ont aidés à affiner leurs propositions, et en profitant de plusieurs temps de répétition, ils ont fini par trouver leur propre lieu d’expression.
Partager :
En fin de parcours, les deux classes se sont réunies dans l’espace d’exposition de l’ancienne Brasserie Bouchoule, aux Instants Chavirés à Montreuil, le temps de partager leurs interprétations. Chacune à son tour est venue avec ses propres objets (conçus à partir des consignes reçues) mettre en espace et en mouvement le protocole de l’autre classe. Une discussion s’en est suivie lors de laquelle les élèves ont pu revenir sur leurs intentions initiales, leurs attendus et surprises, ont même pu tester les modes opératoires de l’autre classe.
Remerciements : Merci aux Instants Chavirés de Montreuil et plus particulièrement à Guillaume Constantin d’avoir permis aux élèves de s’essayer à la performance dans des conditions aussi exceptionnelles.
Sorties :
- Bourse du Commerce, Paris
- Palais de Tokyo, Paris
- Fondation Louis Vuitton, Paris
Collèges :
- Classe de 5è du collège Albert Camus, Neuilly Plaisance
- Classe de 5 SEGPA du collège Théodore Monod, Gagny
Photos:@Antoine Dumont, F93
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.