La vie des rayons

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

 

Intervenants:
Luca Scotto Lavina, Romain Gaior/ chercheurs en physique, Guillaume Amoyal/ Doctorant en Instrumentation Nucléaire, Christian Coubron/ ingénieur à la CRIIRAD , Sophie Houdart/ anthropologue

Chargé de projet:
Mathieu Marion

 

Objectifs:
De 1913 à 1927, la société SATCHI a exercé, une activité industrielle d’extraction du radium sur son site de l’île Saint-Denis (dit « usine Charvet »). Cette activité a laissé des traces de contamination radioactive, révélées en 1997. En 2018, 3 classes de collège de Seine-Saint-Denis ont été invitées par F93 à se plonger dans cette histoire. Guidés par trois physiciens et un technicien spécialiste des investigations de terrain, les élèves se sont d’abord intéressés à la matière : ils ont regardé la structure des atomes, découvert des phénomènes physiques. Il a fallu ensuite détecter les rayons, apprendre à en isoler les différents types, maîtriser un compteur Geiger. Enfin, se déplacer dans l’environnement de l’usine à la recherche de traces tangibles de cette histoire.

Séances en atelier:
Naturelle et artificielle
La radioactivité et le rayonnement sont omniprésents dans notre vie quotidienne. Nous sommes nous-mêmes radioactifs du fait de la présence de certains éléments dans notre corps. Lors de cette phase introductive, le chercheur a expliqué aux élèves le phénomène. Qu’est-ce qu’un atome ? Qu’est-ce qu’un noyau ? Qu’est-ce que le rayonnement ? Pour cela, les élèves se sont intéressés à la matière et ont observé la classification périodique des éléments. A côté de la radioactivité naturelle, le physicien a montré à la classe qu’il existe une radioactivité provoquée par des activités humaines : la radioactivité artificielle et ses nombreuses applications dans le domaine médical, énergétique…

Mesurer l’invisible
La radioactivité est un phénomène invisible. Il est malgré tout possible de détecter ses rayons. En classe, les élèves ont appris à utiliser un compteur Geiger. Ils ont effectué des mesures et interprété les résultats selon différentes situations : le sol (sédiment, terre), les matériaux (bois, béton), le collège a été passé au crible à titre d’exemple. Dans un deuxième temps, les élèves se sont rendus à L’Ile-Saint-Denis afin d’effectuer des mesures de radioactivité.  Le choix du site a été dicté par la connaissance qu’avait la CRIIRAD (: Commission de Recherche et d’Information indépendante sur la Radioactivité) de l’existence probable de poches de contamination résiduelle, dans le domaine public autour du site de l’ancienne usine Charvet (dues aux anciennes activités d’extraction de radium 226). Accompagnés par un technicien de la CRIIRAD, spécialiste des investigations de terrain, les collégiens ont effectué une véritable campagne de mesures et de prélèvements.

Comprendre
De retour au collège,  le groupe a analysé les résultats de ses prélèvements. Ils ont abordé les problèmes qui entourent les expositions aux rayonnements ionisants ; il s’est agi de maîtriser un autre vocabulaire : effets, doses, irradiations, contaminations. Pour considérer cette approche et en évaluer les fondements, les élèves ont rencontré Sophie Houdart, qui a échangé avec le groupe à partir du travail anthropologique qu’elle a mené sur la région de Fukushima. Les collégiens et Sophie ont un point commun : ils ont tous été en contact avec un « terrain » où il y a de la radioactivité. Les débats se sont alors déplacés sur des questions plus éthiques, comme, par exemple, la gestion des déchets nucléaires.

Montrer :
Entre le 20 juin et le 3 juillet, au parc départemental de l’Ile-Saint-Denis, une exposition présentant le travail des classes a été installée. Cette restitution est inspirée des carnets de terrain tenus par les élèves et de tout ce qui s’est accumulé pendant leurs recherches : archives historiques, photos, avis d’experts, résultats de mesures ; cette exposition a permis à tous de saisir la vie des rayons telle qu’elle a été perçue par les élèves.

Remerciements:
F93 remercie particulièrement Thierry Morin (Chef du service des parcs urbains, Guillaume GAUDRY (Chef de service adjoint des parcs urbains) à la Direction de la nature, des Paysages et de la Biodiversité du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, ainsi que Michel Scrive, animateur du parc de l’Ile-Saint-Denis, pour leurs aides précieuses dans la réalisation de la restitution de ce projet.

 

Sorties (sélection):
- Musée Curie
- Cité des Sciences et de l’Industrie
- Palais de la découverte
- Université Pierre & Marie Curie
- Site Charvet Ile-Saint-Denis

Collèges:
- Classe de 3ème du collège François Mitterrand à Noisy-le-Grand
- Classe de 4ème du collège Camille Claudel à Villepinte
- Classe de 3ème du collège Jean Jaurès à Pantin

 

Scénographie: ELODIE DESCOUBES

Photos: PIERRE ANTOINE

La vie des rayons
La vie des rayons
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LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.